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Retour sur le projet ; constats et critiques

 

 

À la lumière de cette analyse, nous estimons que le projet d’Aarhus Docklands renouvelle en effet un lieu délaissé de la ville et le transforme en zone urbaine à fort potentiel d’espaces publics riches et de qualité. Les barrières sont dissoutes et l’accès à l’eau est redonné aux citoyens. Nous soulignons l’audace dans le choix de réduire les voies automobiles pour diminuer la vitesse et atténuer la limite entre la Vieille Ville et le nouveau développement. Les stratégies de transport collectif avec des arrêts couverts à même les bâtiments et au cÅ“ur de l’activité nous apparaissent comme des pistes intéressantes dans une idée de perméabilité, de connectivité et de démocratisation du front de mer.  Un plan bien détaillé est également illustré et diffusé pour soutenir la transition vers ces grands changements qui génèrent vraisemblablement de l’inquiétude pour les gens de la ville. Toute la question de la participation citoyenne au cÅ“ur de ce projet est gorgée de bonnes intentions, cependant nous questionnons tout de même l’impact et le réel pouvoir du citoyen dans cette démarche puisque peu d’informations sont disponibles à ce sujet.

 

L’ensemble du projet de développement du port affiche une signature formelle forte, presqu’iconique, où chaque îlot est développé séparément sous forme de concours par différents architectes. Le mode de division des projets fait en sorte que chacun d’entre eux présente une logique interne intéressante, mais peu expriment réellement le dialogue qu’ils entretiennent un envers l’autre et avec le reste de la ville. Même si les visions de la ville d’Aarhus sont claires face à la qualité et l’importance que devraient prendre les espaces publics, l’arrimage entre ces ilots icones semble négligé ou peu exprimé. Les plans illustrent très peu la contribution des bâtiments par rapport à l’espace collectif. Viennent-ils réellement enrichir l’espace de la rue et l’espace partagé ?

 

 

L’ensemble du projet propose très peu de petits gabarits qui pourraient correspondre d’avantage à l’échelle humaine et qui seraient plus propices à l’animation de la rue et à l’appropriation de l’espace privé. Des immeubles de 10 étages et plus logent les habitants dans un environnement de forte densité ressentie. De l’extérieur l’usager peut difficilement distinguer quel logement est le sien. Les limites entre le public et le privé semblent d’ailleurs atténuées ou ambiguës. Le design très dessiné des espaces publics nous invite également à nous questionner sur la possibilité de s’approprier ces lieux car ils laissent peu de place à l’improvisation.

 

 

 

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